Du rire aux armes.
- Endoca
- 18 mars 2021
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 15 avr.
Première publication en août 2021.
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De la prohibition à la résolution verte.
1990 L'étincelle.
J'ai 20 ans et je passe entre les gouttes.
Le Camel rigide et fier au début, complètement déchiré au bout de quelques joints.
Le tabac est autorisé et légal alors n'ayons pas peur des maux légaux.
La cigarette ne sert qu'au pétard et je roule vers la perfection qu'est le 2 feuilles.
Chaque préparatif est prouesse avec la boulette de Cannabis au fond du paquet, les feuilles entre le cello et le chameau, il a fier allure le dispensaire à cancers, au début.
L'insouciance de nos 20 ans signe le début de notre sénilité.
Pourtant, entre 2 nuages follement toxiques et 2 rires de fous curateurs, je tombe sur
Jean-Philippe GALLAND.
Ou plus exactement sur son livre "Fumée clandestine".
Là sur l'étagère, à portée de neurones, je découvre avec curiosité mon premier livre sur le Cannabis.
Un an plutôt je rencontrais Fred au camping, tout juste sortie de prison, il nous a vendu un bout de shit et m'a roulé mon premier perso.
Ainsi j'abordais le Cannabis avec deux perspectives, sa combustion et son interdiction.
C'est un interdit qu'on brave effrontément avec dès le début cette conscience confuse que ce tabou ci est infondé, les sensations que procure le Cannabis ne sont pas mauvaises.
Le Cannabis ne tue pas.
C'est cette confirmation que je lis dans le livre.
J'apprend ce qu'est la prohibition, ce qu'elle implique en même temps que j'éveille ma conscience cannabique.
Monsieur Galland est un précurseur et son oeuvre est l'une des pierres angulaires de notre combat.
Il est le premier membre de la #FranceVerte, résident d'honneur et sociétaire éternel de la communauté du Cannabis.
2000 Jusqu'ici, tout va bien.
La réussite sourit aux ambitieux, mais pas encore aux cannabinophiles, c'est ce que renvoie la société par ailleurs tolérante.
Malgré tout, l'entrée dans le nouveau millénaire est le moment de tous les possibles, la légalisation semble à porté de main et la dépénalisation n'est pas loin d'être "de fait" mais en fait, elle l'est uniquement de loin, de fait.
Ma parade c'est de parader avec les autres, la réussite est le fruit du travail et de rien d'autre.
Disons que je le crois encore.
Alors je bosse fort, des trois mots de la devise nationale je garde le travail.
J'ai servi la patrie en faisant mes classes et la famille attendra.
Mon seul plaisir forcément coupable, c'est le Cannabis.
Je rentre dans la vie active avec un projet professionnel passionnant, j'ai l'opportunité d'acheter une maison avec du terrain et je fais le choix de continuer à être clandestin.
J'ai le sentiment de m'offrir une impunité en me lançant à corps perdu dans l'entreprenariat.
On verra bien.
Je me lève donc à 4 heure du matin pour développer vos souvenirs jusqu'à tard le soir, je vais devenir "patron", je m'accroche.
Chaque fois que je vois passer un joint sur vos photos, je jubile!
Je tombe sur une soufflette? J'en faisait 2 exemplaires, à l'oeil.
Toi qui gardais
ton 'fun saver' dans le
vide poche du camion,
tu savais que tu pouvais
me faire confiance.
2010 Vive Howard!
C'est fait! Je suis mon propre boss, j'ai 2 employés et je m'acquitte de 500 euros d'impôts par mois, c'est un aboutissement.
Les "pinces-fesses", ces néo cocktails mondains en milieu semi-rural, ne sont pas ma tasse de thé mais sont les endroits où j'entrevois les futurs contrats pour la boîte, je m'y rend donc régulièrement et à contre coeur.
Je me cache derrière l'appareil que je déclenche la plupart du temps pour flatter.
Howard est souvent de la partie.
Vous ne connaissez pas Howard?
Tous le monde ou presque à fait pousser sa weed par ici.
Qu'est ce qu'il faisait empêtrés dans de tels mondanités?
Le pique-assiettes pardi! Mais pas seulement...
Si Jean-Pierre est ma jambe droite d'activiste du Cannabis, Howard est la gauche.
Il venait souvent faire photocopier ses tracts distribués sur la place Jules NADI à Romans.
On discutait longuement, il me racontait le Cannabis et c'est dans sa bouche que j'y est entendu une majuscule pour la première fois.
Elle lui avait coûté des heures de gardes à vue et de nombreuses procédures judiciaires.
Mais il transpirait la plante par chaque pore de la peau et lorsque nous étions connecté sur le sujet, il devenait intarissable.
Ainsi, il distribuait volontiers des graines et des prospectus vantant les mérites de Cannabis Sativa L. à qui lui en demandais et à ceux qui pensait ne pas en vouloir.
Le châtelain sous T.H.C de Montchenu m'a convaincu et si le livre de Jean-Pierre Galland
joua le rôle de révélateur, c'est Howard qui réveilla ma foi.
des graines et des idées
qu'il décida de dire
2020 La flamme.
Déjà 10 ans que j'ai fais le choix d'arrêter mon activité, proprement.
Je me nomme liquidateur parce que c'est possible et que ça permet de maîtriser le processus.
Tiens..
Pourquoi on ne se prend pas en main, nous les "stoners", histoire de maîtriser le processus.
Je vis ma vie de papa dans ses moindres détails, c'est tellement bien, c'est la vie
Le Cannabis pousse dans le jardin au milieu du reste, c'est une certaine idée du bonheur.
Je me le répète et je le dit haut et fort, j'assume!
La loi n'est décidément pas la morale et cette plante n'a rien à voir avec les faits qui lui
sont reprochés.
Puis l'officier de police judiciaire intervient, le procureur accuse et la présidente condamne.
Cette seule séquence aurait du me faire rentrer dans le rang, elle a allumé la mèche et m'a fait prendre les armes: des mots et des graines.
Si seul on va plus vite,
c'est pour qu'ensemble nous allions plus loin.
La direction est donnée,
il nous reste à imprimez le bon rythme,
celui qui nous fera entonner
la mélodie du bonnheur cannabique.
Sébastien.
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