top of page

"Le Cannabis est un médicament."

  • Photo du rédacteur: Endoca
    Endoca
  • 23 sept. 2021
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 15 avr.

Première publication en Mai 2020.

ree

Tu montes chéri?

Il n'y a plus que les titres racoleurs pour attirer l'attention sur la toile, c'est même une technique élaborée qui porte un nom.

D'ailleurs le terme racolage désigne parfaitement bien l'action d'attirer les gens à soi par des procédés en général peu scrupuleux et il n'y a rien de très séduisant dans cette technique fréquemment associée à la prostitution.

Pourtant les bataves, dans un élan de pragmatisme qui leur est propre, ont clarifiée la situation des filles de joies en leurs proposant d'exercer leur métier en toute légalité.

C'est ainsi que la prostitution est réglementée depuis 2 000 et qu'accessoirement le quartier des prostituées est devenu officiellement le quartier rouge.

Vous avez dit sémantique?

Il n'est pas correct de résumer une situation séculaire à un problème sémiologique et le fait d'éviter de nommer le Cannabis lorsqu'il doit l'être ne contribue pas à changer positivement son image dans nos sociétés.

Pire, en le nommant abusivement chanvre lorsqu'il est employé pour ses vertus récréatives ou curatives, nous utilisons la rhétorique des primo prohibitionnistes américains des années '30 ayant mis en avant le terme Marijuana avec l'unique but de ternir l'image de la plante.

Tout comme le fait de vouloir à tous prix gommer le terme légalisation alors qu'il s'agit bien d'un pré-requis avant d'envisager tout autre forme d'encadrement.

Nul doute que le retour au réel que nous impose la situation actuelle pourrait nous rappeler cruellement à ces querelles de langages lorsque les cannabinoïdes se révéleront efficaces contre le Covid19.

En 2020, certains continuent à vouloir abattre un chien en première intention parce qu'il a la rage alors que le vaccin a été mis au point depuis fort longtemps.

Vous avez dit politique?

Ainsi, c'est depuis 1916 que le cannabis est devenu «vegetabilis non grata», la plante à laquelle on pria de ne plus plaire, au même moment et au même titre qu'on interdisait l'héroïne et la morphine pour leurs propriétés addictives avérées.

Puis en 1961, la convention unique sur les stupéfiants grava dans le marbre la décision surtout politique, ou en tous cas mal étayée sanitairement, de classifier les substances dites vénéneuses parmi lesquelles se retrouva le Cannabis.

Dés lors, la prohibition avait une assise légale et internationale pour maintenir notre chère plante sous l'éteignoir.

La société française n'échappa pas à cette règle liberticide et déclara la guerre aux drogues et plus insidieusement à leurs usagers en 1970 par la promulgation de la loi Mazeaud.

Il s'agissait au sortir des événements de 1968 d'apporter une réponse forte pour éloigner les barricades et asceptiser la société.

Hormis quelque états hors des conventions internationales, l'ensemble des pays suivirent les recommandations de l'ONU et déclarèrent une guerre sans merci aux cannabinophiles et autres hédonistes.

Un autre possible?

D'autres options étaient pourtant ouvertes, pour ceux qui ont bien voulu s'en donner la peine.

Ainsi les Pays-Bas font preuve dès 1974 d'une tolérance légalement encadrée en privilégiant les libertés individuelles.

Une évolution récente semble amener le pays vers une légalisation totale qui leur permettrait, toujours dans un souci de pragmatisme, de produire leur propre Cannabis.

Le Portugal quand a lui à décriminalisé l'usage de l'ensemble des produits stupéfiants depuis les années 2 000 en privilégiant les actions de prévention et d'accompagnement plutôt que la répression.

Ces expérimentations à l'échelle de nations entières ont sans doute inspirés, pour ne pas dire impulsés, les légalisations totale du Cannabis au Canada, en Uruguay et dans un nombre croissant d'états américains.

Il ne faut d'ailleurs pas se méprendre sur l'amende dites "Pouillat" qui devait constituer une avancée dans le sens ou le statut de l'usager aurait, dans le projet initial, trouvé un début de légitimité en sortant potentiellement la consommation de Cannabis du domaine de la justice.*

Osons son émancipation!

Malgré le peu de recul que nous avons, nous savons déjà que la légalisation du Cannabis n'est pas vouée à l'échec, loin s'en faut.

Si elle constitue des changements sociétaux importants voire majeurs, le retour en arrière n'est pas à l'ordre du jour dans les pays concernés.

Par ailleurs, et sous l'impulsion d'un lobby cannabique naissant, l'Organisation des nations unis a proposé un examen approfondi de la classification du Cannabis en 2018.

Cependant, les forces opposées mais de moins en moins occultes agissent en coulisses pour retarder ce processus inéluctable.

Ce sont ces mêmes forces qui ont rangé le Cannabis dans le placard des drogues.

Alors, usons un peu de sémantique schakespearienne et considérons le terme "drug" pour sa traduction la plus juste, c'est à dire le terme "remède".

Ce qui permet d'avancer sans sourciller que le Cannabis n'est pas une drogue.


*"Lors de sa première campagne électorale, en mars 2007, Nicolas Sarkozy avait lui aussi proposé que la consommation de cannabis soit passible d'une contravention et non plus considérée comme un délit.."


 
 
 

Commentaires

Noté 0 étoile sur 5.
Pas encore de note

Ajouter une note
bottom of page